Jeudi matin 27 juin 2019
Le canyon de la Koura offre des sites parmi les plus beaux de Géorgie. L'ensemble de la vallée est protégé par des châteaux de toutes tailles. Partout où le regard porte, des tours, des murs, des remparts ont été érigés pour compliquer l'avancée de l'ennemi dans la vallée.
A une dizaine de kilomètres de la frontière turque, la belle forteresse militaire de Khertvisi, construite dès le IIe siècle avant J.C.. Elle aurait été détruite par Alexandre Le Grand ! Au Moyen Age (X-XIe ) elle fut à nouveau détruite par les Mongols, puis passa aux mains des Turcs, ensuite des Russes. Elle est située à un point stratégique : sur une haute colline rocheuse surplombant l'étroit canyon de la rivière Mtkvari.
Plus loin, de l'autre côté de la Koura, la forteresse de Tmogvi, sur son promontoire rocheux, semble inaccessible. On se demande bien encore qui a pu construire un tel monument dans un tel endroit...
Et, au bout, une immense falaise percée de centaines de grottes ! Une cité suspendue au-dessus d'un canyon : Vardzia !
Au départ, le projet était avant tout militaire, comme lieu de défense, notamment pour contrôler le passage des Turcs en Géorgie. Mais la Reine Tamar en fit une cité religieuse au 12e siècle. Elle y établit un monastère. L'ensemble se répartit sur 13 niveaux avec au centre la grande église, l’église d’Assomption. En tout, on dénombre 119 groupes de grottes, avec 409 salles, 13 églises et 25 caves à vin, y compris des salles de banquet, des étables ! Ses murs portent les fresques exceptionnelles, surtout les images du roi George III et de la reine Tamar, datant de 1180. Avec une population de quelque 2 000 moines, elle était réputée pour être le bastion spirituel de la Géorgie et de la frontière orientale de la chrétienté. C'était un lieu où la Reine Tamar aimait venir se réfugier de temps en temps...
Un sacré immeuble souterrain ! Chaque
niveau communique grâce à un labyrinthe d'escaliers intérieurs ou extérieurs, rendant la visite
fantastique. Un réseau d’eau souterrain alimentait la population en eau
potable. Hélas ! Suivant les conseils du forum : arriver tôt !!! nous nous pointons à 8h30, mais le site n'ouvre qu'à 10 h... Quelle déception !
A l’origine, le monastère était totalement invisible de l’extérieur, il s’agissait d’une véritable ville souterraine, qui pouvait accueillir jusqu’à 50 000 personnes ! En 1283, un terrible séisme emporta les murs extérieurs de nombreuses grottes. Au fur et à mesure des invasions successives de la Géorgie, le monastère périclita. En 1551, les Géorgiens furent vaincus par les Perses lors d’une bataille qui se déroula dans les grottes mêmes, et Vardzia fut pillée. Aujourd’hui, c’est de nouveau un monastère en activité. Des moines occupent certaines de ses grottes.
Et là, on n'a pas résisté !!! On a tout acheté pour 2 € et tout mangé...
A l’origine, le monastère était totalement invisible de l’extérieur, il s’agissait d’une véritable ville souterraine, qui pouvait accueillir jusqu’à 50 000 personnes ! En 1283, un terrible séisme emporta les murs extérieurs de nombreuses grottes. Au fur et à mesure des invasions successives de la Géorgie, le monastère périclita. En 1551, les Géorgiens furent vaincus par les Perses lors d’une bataille qui se déroula dans les grottes mêmes, et Vardzia fut pillée. Aujourd’hui, c’est de nouveau un monastère en activité. Des moines occupent certaines de ses grottes.
Et là, on n'a pas résisté !!! On a tout acheté pour 2 € et tout mangé...
Les potins de la commère :
La Reine des Reines…
Tamar est la fille aînée du roi
Georges III et de son épouse, Bourdoukhan d'Ossétie. Elle est née en 1166 et
décédée en 1213.
La princesse et sa sœur Rousoudan reçoivent une éducation privilégiée, élevées en particulier par la sœur de Georges III, Rousoudan. Diplomate, leur tante joue un rôle politique et participe à la gestion d’un royaume agité à l’époque par des révoltes de nobles et des querelles de succession. Bénéficiant de l’influence et de l’enseignement de sa tante, Tamar est rapidement remarquée pour son intelligence, et elle n’a que douze ans lorsque son père, annonce qu’il partagera le trône avec elle.
En 1179, Georges III tient parole et associe sa fille au trône de Géorgie, la désignant comme son héritière. N’ayant pas d’héritier mâle, il cherche alors sans doute à éviter les difficultés qu’aura sa fille pour accéder au trône après sa mort. Les nobles géorgiens lui jurent alors fidélité. Pendant cinq ans, Tamar dirige le pays aux côtés de son père, jusqu’à la mort de celui-ci en avril 1184.
Le couronnement d’une première reine dans l’histoire de Géorgie fait grincer des dents, et Tamar doit affronter des résistances. Malgré le soutien de l’influente Rousoudan, la jeune souveraine doit faire d’importantes concessions à la noblesse et notamment nommer le catholicos-patriarche de l’Église orthodoxe géorgienne Michael IV Mirianisdze à la fonction de chancelier.
En 1185, c’est sous la pression de la noblesse que Tamar épouse Iouri, fils du prince Zariadrès , pour mener l’armée du pays. Si l’homme est un combattant capable, il est de caractère difficile et les relations conjugales tournent à l’affrontement, tandis que la jeune reine conquiert petit à petit influence et indépendance. A la mort de Michael IV Mirianisdze, elle le remplace par l’un de ses soutiens ; progressivement, elle remplace les nobles qu’elle a du nommer lors de son couronnement par ses propres alliés. En 1187, Tamar accuse son mari d’ivrognerie et de « sodomie » et convainc la noblesse d’approuver son divorce. Renvoyé à Constantinople, Iouri tente deux coups d’état, mais échoue à chaque fois.
Tamar choisit elle-même son second époux : David Soslan, prince d’Ossétie avec qui elle aura deux enfants. Roi consort, David devient le premier soutien de sa femme et mène avec efficacité les armées géorgiennes. Son pouvoir consolidé, Tamar choisit en effet de reprendre la politique expansionniste de ses prédécesseurs, notamment vers l'Azerbaïdjan, le Turkestan, le royaume Bagratide d’Arménie. Ses généraux, les frères Zakaré et Ivané Mkhargrdzéli-Zachariades, le roi consort David Soslan et l'évêque guerrier Antoine de Dchqondidi effectuent des expéditions victorieuses contre les émirs turcs voisins. Son règne voit la plupart des pays musulmans voisins tomber sous le contrôle de la Géorgie. David remporte de nombreuses batailles, et le royaume de Géorgie s’élargit de la mer Noire à la mer Caspienne.
Fervente chrétienne, Tamar est désireuse d’asseoir la chrétienté au milieu des pays musulmans voisins ; elle cherche à se positionner comme protectrice des chrétiens d’Orient, en particulier en Terre Sainte. Ainsi, elle soutient églises et communautés monastiques à Jérusalem mais également en Egypte, en Bulgarie, à Chypre. Après la conquête de Jérusalem par l’armée de Saladin en 1187, Tamar obtient un droit de passage dans la ville sainte pour les pèlerins géorgiens, à la différence des autres pèlerins chrétiens. Elle favorise l’installation de l'empire grec orthodoxe de Trabizonde. En Géorgie, Tamar consacre un dixième des revenus du royaume aux pauvres et crée des établissements d’assistance qui leur sont destinés.
David meurt vers 1207. Après avoir, comme l’avait fait son père avec elle, couronné son fils Georges IV Lasha corégent, Tamar meurt à son tour en 1213. Elle a régné de 1184 à 1213.
A la fin de son règne, la Géorgie connait l’âge d’or de son prestige et de son influence au Moyen-Orient. Enrichi, le royaume s’est étendu et compte vassaux et alliés parmi ses voisins, tandis que le commerce et la culture sont florissants. Tamar elle-même est considérée comme la plus illustre des souverains de Géorgie. Elle a été canonisée par l’Église orthodoxe apostolique de Géorgie. Sa réputation de grand administrateur la fait surnommer « Roi des Rois et Reine des Reines » par ses sujets.
La princesse et sa sœur Rousoudan reçoivent une éducation privilégiée, élevées en particulier par la sœur de Georges III, Rousoudan. Diplomate, leur tante joue un rôle politique et participe à la gestion d’un royaume agité à l’époque par des révoltes de nobles et des querelles de succession. Bénéficiant de l’influence et de l’enseignement de sa tante, Tamar est rapidement remarquée pour son intelligence, et elle n’a que douze ans lorsque son père, annonce qu’il partagera le trône avec elle.
En 1179, Georges III tient parole et associe sa fille au trône de Géorgie, la désignant comme son héritière. N’ayant pas d’héritier mâle, il cherche alors sans doute à éviter les difficultés qu’aura sa fille pour accéder au trône après sa mort. Les nobles géorgiens lui jurent alors fidélité. Pendant cinq ans, Tamar dirige le pays aux côtés de son père, jusqu’à la mort de celui-ci en avril 1184.
Le couronnement d’une première reine dans l’histoire de Géorgie fait grincer des dents, et Tamar doit affronter des résistances. Malgré le soutien de l’influente Rousoudan, la jeune souveraine doit faire d’importantes concessions à la noblesse et notamment nommer le catholicos-patriarche de l’Église orthodoxe géorgienne Michael IV Mirianisdze à la fonction de chancelier.
En 1185, c’est sous la pression de la noblesse que Tamar épouse Iouri, fils du prince Zariadrès , pour mener l’armée du pays. Si l’homme est un combattant capable, il est de caractère difficile et les relations conjugales tournent à l’affrontement, tandis que la jeune reine conquiert petit à petit influence et indépendance. A la mort de Michael IV Mirianisdze, elle le remplace par l’un de ses soutiens ; progressivement, elle remplace les nobles qu’elle a du nommer lors de son couronnement par ses propres alliés. En 1187, Tamar accuse son mari d’ivrognerie et de « sodomie » et convainc la noblesse d’approuver son divorce. Renvoyé à Constantinople, Iouri tente deux coups d’état, mais échoue à chaque fois.
Tamar choisit elle-même son second époux : David Soslan, prince d’Ossétie avec qui elle aura deux enfants. Roi consort, David devient le premier soutien de sa femme et mène avec efficacité les armées géorgiennes. Son pouvoir consolidé, Tamar choisit en effet de reprendre la politique expansionniste de ses prédécesseurs, notamment vers l'Azerbaïdjan, le Turkestan, le royaume Bagratide d’Arménie. Ses généraux, les frères Zakaré et Ivané Mkhargrdzéli-Zachariades, le roi consort David Soslan et l'évêque guerrier Antoine de Dchqondidi effectuent des expéditions victorieuses contre les émirs turcs voisins. Son règne voit la plupart des pays musulmans voisins tomber sous le contrôle de la Géorgie. David remporte de nombreuses batailles, et le royaume de Géorgie s’élargit de la mer Noire à la mer Caspienne.
Fervente chrétienne, Tamar est désireuse d’asseoir la chrétienté au milieu des pays musulmans voisins ; elle cherche à se positionner comme protectrice des chrétiens d’Orient, en particulier en Terre Sainte. Ainsi, elle soutient églises et communautés monastiques à Jérusalem mais également en Egypte, en Bulgarie, à Chypre. Après la conquête de Jérusalem par l’armée de Saladin en 1187, Tamar obtient un droit de passage dans la ville sainte pour les pèlerins géorgiens, à la différence des autres pèlerins chrétiens. Elle favorise l’installation de l'empire grec orthodoxe de Trabizonde. En Géorgie, Tamar consacre un dixième des revenus du royaume aux pauvres et crée des établissements d’assistance qui leur sont destinés.
David meurt vers 1207. Après avoir, comme l’avait fait son père avec elle, couronné son fils Georges IV Lasha corégent, Tamar meurt à son tour en 1213. Elle a régné de 1184 à 1213.
A la fin de son règne, la Géorgie connait l’âge d’or de son prestige et de son influence au Moyen-Orient. Enrichi, le royaume s’est étendu et compte vassaux et alliés parmi ses voisins, tandis que le commerce et la culture sont florissants. Tamar elle-même est considérée comme la plus illustre des souverains de Géorgie. Elle a été canonisée par l’Église orthodoxe apostolique de Géorgie. Sa réputation de grand administrateur la fait surnommer « Roi des Rois et Reine des Reines » par ses sujets.
Elle était contemporaine de saint
Louis, et, comme lui, mais plus heureusement que lui, elle fit une guerre
acharnée aux musulmans. De même qu'en Normandie tous les vieux châteaux
sont des châteaux de Robert le Diable, en Géorgie tous les vieux châteaux sont
des châteaux de la reine Tamar. Elle a ainsi cent cinquante châteaux peut-être
qui sont aujourd'hui – à quelque roi, à quelque reine, à quelque prince qu'ils
aient appartenu – la demeure des aigles et des chacals. Seulement, une chose à
remarquer, c'est qu'ils sont tous dans une position pittoresque et dans une
situation ravissante.
On n'a pas hésité à mettre son joli portrait en fond d'écran du blog !!!
On n'a pas hésité à mettre son joli portrait en fond d'écran du blog !!!
Oh ! Les forteresses ont souvent été bâties dans des endroits assez improbables, il y en a quelques-unes en France. L’intérêt était toujours le même : voir et se défendre.
RépondreSupprimerCette cité de Vardzia est vraiment incroyable ! Vous n’avez pas pu la visiter ?
Au grand, grand, grand désespoir de Maguy, nous ne l'avons pas visitée... C'est un des rares sites payants et les portes n'ouvrent qu'à 10 h... Nous y étions à 8h30 et le chauffeur a refusé catégoriquement d'attendre si longtemps pour voir des ... trous !!!
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