Vendredi 7 juin 2019
Tout a commencé par de la Vodka à 9h30 du matin. De quoi voir la vie en rose près du lac bleu... Un cadeau de pêcheurs qui rêvaient de truites au bout de leur ligne !!! Un peu d'alcool et on voit double !!!
Nous quittons définitivement la région du Sévan pour aller droit au Sud en passant par le gros bourg de Martuni.
Nous gravissons le magnifique col de Sélim (2420 m) où des scènes champêtres nous arrêtent bien souvent.
Nous arrivons au caravansérail de Sélim en parfait état de conservation.
Selon une inscription gravée à l'entrée du monument (en langue persane à l'extérieur, et, plus discrètement, en arménien, à l'intérieur), le caravansérail fut édifié en 1332 par le prince Késar Orbélian. Sur la Route de la Soie, il permettait de relier la Perse à l’Occident. Sculptés de part et d'autre de la façade faite de grosses pierres volcaniques grises et orange, un taureau et une chimère gardent l'entrée du caravansérail.
Les caravansérails étaient comme de grandes auberges dotées d'une cour intérieure destinée a abriter les voyageurs et leurs chameaux, et autres animaux de bâts. C'étaient des points d’arrêts et de ravitaillement depuis l’Antiquité, et ils accueillaient à cette époque commerçants, voyageurs et explorateurs.
Les
atlas et les livres anciens des pays Romains, Grecs, Persans, ou
Vénitiens de
l'époque, témoignent de l’intérêt évident qu'exerçait le Pays d'Arménie
et ce, pendant des
siècles. Mais on le rappelle pour les endormis, l'Arménie ancienne était beaucoup, beaucoup
plus étendue... Toutes les contrées environnantes de l'Arménie ont été
attirées non seulement
pour sa terre et sa position géographique, mais également par les
créations des
artisans locaux. (tissage, tapis, céramiques, bijoux, les épices, vins,
colorants, etc...). Marco
Polo, le grand voyageur, a été étonné par la
beauté des tapis arméniens...
Grâce à cela, des articles arméniens se vendaient jusqu'aux palais de Persépolis,
Bagdad et même les châteaux des Rois européens. Pendant les siècles, des maîtres arméniens ont
tracé la route du commerce de caravanes entre l'Est et l'Ouest, le Nord et le
Sud pour en faire un passage incontournable.
On pénètre donc dans un haut-lieu du commerce... Sa porte arrondie est surmontée d’un décor de stalactites et de fins entrelacs. De chaque côté un bas relief avec un taureau et un animal imaginaire. La première pièce est destinée aux voyageurs. Perpendiculaire, une autre construction très longue et très basse. De chaque côté d’une allée en creux se trouvent des arcades avec des mangeoires. Un puits de lumière central (avec stalactites) éclaire la longue pièce.
Et la descente nous offre des paysages à couper le souffle !!!
A gauche toute, pour suivre la jolie rivière Arpa. Une vallée très verte et fertile, où se concentrent les villages, contraste avec les montagnes rocheuses. Potagers et vergers d'abricotiers et de pêchers se succèdent le long de notre route. Il y a même de la vigne à Eghegnadzor et des panneaux proposent de venir déguster le vin dans les coopératives (Alors, c'est promis : on va revenir !). Mais monter et descendre (de la voiture) ça creuse... Et, sur le bord de la route, un petit restau, près de la rivière Arpa, nous tend les bras avec une truite grillée dans le tonir. Excellente ! mais on a un peu l'impression d'avoir été bernés pour le prix !
Notre souhait était d'aller jusqu'à Djermouk, tranquille station thermale. Les eaux de la station, riches en hydrocarbonates et en sulfates, sont recommandées contre les rhumatismes, le diabète et les problèmes d'estomac ou de foie. Avec tout ça, on rajeunit de 20 ans !!! Et surtout on se remet en état après les petits verres de "kognac" et autres vins ! Servie le plus souvent à table (on en a déjà consommé pas mal), l'eau de "Djermouk" se révèle très pétillante. Du Vichy, quoi ! Très appréciée par les Arméniens qui vantent ses mérites, cette eau miraculeuse se consomme en Russie et aussi en Europe. Qui va nous dégotter la première bouteille en France ??? ou en Suisse ??? ou en Allemagne ???
Mais voilà... tous ces petits arrêts nous ont retardés... Bye ! Bye Djermouk... Alors nous choisissons le monastère de Gndevank (eh ! oui ! Il y avait eu relâche aujourd'hui !). Il est situé dans le petit village de Gndevas, et on y accède par une route très, très bien bitumée. Encore heureux qu'une roche n'ait pas eu la délicieuse idée de se détacher et surtout que le chauffeur ait été super !!! (La vodka du matin l'avait mis en forme pour la journée...)
Le monastère a été construit en 936 par la princesse Sophia de Syunik, femme du prince Smbat Ier. Ainsi elle explique le but de la construction du monastère: "Vayots Dzor était un anneau sans pierre précieuse, j'ai construit ce monastère comme le joyau de l'anneau." Le gavit et le narthex ont été construits en 999. Pendant les années suivantes, sous la direction de l'abbé Petros le monastère a été entouré d’une clôture. Avec ses grosses murailles et ses tours, il résiste au temps, à défaut d'ennemis. Un réfectoire, intégré au monastère, et un dédale de bâtiments destinés aux serviteurs étaient pourvus en eau grâce aux 24 km de canalisations ajoutées par Sarguiss II en 1008. Les sépultures montrent d'intéressants modèles de sculptures d'un style assez épuré, comme cet homme tenant son cheval par la bride d'une main et son arc de l'autre. Les moines sont là, mais n'apprécient pas les photos...
La route en quittant Gndevank traverse le "val des grandes orgues". De nombreux orgues basaltiques s'étendent sur plusieurs kilomètres le long de la falaise qui surplombe la rivière Arpa.
Il nous faut refaire le trajet au sens inverse ! Nous quittons ensuite le Vayots Dzor pour entrer dans le Syunik, région extrême dont le sud borde l'Iran, mais nous ne prévoyons pas d'aller jusque là. La route est belle, encore qu'avec quelquefois des imprévus...
Nous arrivons à Goris !!!
A suivre :
Je raffole de ces paysages (je suis définitivement une montagnarde) ! 2400m d’altitude, ça commence à faire ! Qu’est-ce que cette dame ramasse comme plantes ?
RépondreSupprimerCet appétissant plat de poisson, c’est juste pour 2 ??? De la truite vraiment géante, non. Vas-t-en savoir ce qu’ils déversent dans la rivière… A votre place, je me méfierais. D’ailleurs, Maguy, tu as l’air très sceptique.
Pour l’eau de Djermouk, pas de panique : vous pourrez toujours en commander sur Aquamania.net… Et je ne suis pas sûre que vous vous seriez lancés sur une route aussi défoncée juste avec de l’eau pétillante. Alors vive la vodka matinale ! Et pour visiter un monastère, une petite prière en plus ne fait de mal à personne…