GEORGIE - Sakartvelo : Europe ou Asie ?


Jeudi 13 juin 2019

« Passport, please ! » ... Drôle de réveil !

Car ce matin, nous nous réveillons en… Géorgie (ou Sakartvelo !!!)… Non ! Non ! Pas aux Etats-Unis quand même !!! Faut pas rêver ! Mais une nuit de train entre Yerevan et Tbilisi nous conduit vers cet autre petit pays. Et, évidemment, il faut passer la frontière !

Au nord se trouve la Russie, au sud c’est bien sûr la Turquie, à l’ouest c’est la Mer Noire et à l’est l’Arménie ! Il a moins de 5 millions d’habitants, c’est une République dont la capitale est Tbilissi (Tout le monde le sait, non !). C’est le pays où est né Staline, l'"adorable" Petit Père des Peuples ! où la présidente actuelle est Salomé Zourabichvili (Vous la connaissez sûrement ! elle est née en France de parents ayant fui l'arrivée au pouvoir des bolcheviks - voir ci-dessous "Les Potins de la Commère !)... La Géorgie est connue pour son vin, pour ses plages au bord de la mer Noire, aussi pour ses pistes de ski et pour ses montagnes. Elle est connue également par les mémoires que nous a concoctées Alexandre Dumas, (le père) !

La Géorgie a la malchance d’être géographiquement dans un couloir géopolitique qui n’a cessé d’être emprunté par les uns et les autres… Les Grecs puis les Romains ouvrirent le bal. Puis ce furent des populations moins constructives comme les Arabes, tout émoustillés de leur expansion fulgurante à partir de l’Arabie dès le VIIe siècle, les Mongols ne furent guère plus délicats. Ne parlons pas de Tamerlan dont les raffinements de cruauté de masse ne sont plus à démontrer. Vint ensuite l’Empire Ottoman qui s’installa pendant 200 ans… Les Perses ne furent évidemment pas en reste. Les Géorgiens de la Kakhétie gardent encore les stigmates du passage « amical » de Shah Abbas au XVIIe siècle. Las de servir de carrefour à tout le monde, ils se résolurent à demander sa protection au Tsar qui s’empressa de la leur donner. Son amour de la Géorgie le conduisit jusqu’à annexer purement et simplement le pays … Cette idylle à sens unique s’acheva en 1918 lorsque Lénine se laissa aller à accepter la création de la République de Géorgie qui perdura jusqu’en… 1921. L’Armée Rouge mit alors bon ordre à cette aventure et la Géorgie eut dès lors « le bonheur » de devenir une république sœur au sein de l’Union Soviétique… Son effondrement permit à la Géorgie de goûter enfin à l’indépendance en 1991.

Dans la première moitié des années 1990, la Géorgie a connu deux conflits armés : le premier, entre 1990 et 1992, a opposé les autorités géorgiennes aux Ossètes à la suite de la déclaration d'indépendance de l'Ossétie du Sud en 1990; le second conflit, entre 1992 et 1993, a vu s'affronter les autorités géorgiennes et les sécessionnistes abkhazes. En août 2008, les troupes russes ont pénétré en Ossétie du Sud afin de «soutenir» la minorité russophone de cette région. Aujourd’hui, la Géorgie n'exerce pratiquement aucun contrôle ni en Abkhazie, ni en Ossétie du Sud, qui se sont autoproclamées indépendantes, mais vivent en fait sous l'autorité de la Russie.

La république de Géorgie compte trois territoires autonomes (voir la carte ci-dessous).


  
Abkhazie et Ossétie du Sud = territoires autonomes que nous éviterons.
On reparlera de l'Adjarie !!!
Les autres en jaune (Meskhétie, Mingrélie, Gourie, Kakhétie, etc.) = 
collectivités territoriales

La principale religion de la Géorgie est le christianisme orthodoxe. La Géorgie doit beaucoup à une esclave, Nino. Arrivée de Cappadoce, celle-ci convainquit la famille royale de se convertir au christianisme. C'était en 327. La Géorgie devint ainsi la deuxième nation chrétienne de l'humanité, après l'Arménie (convertie en 301). La petite ville de Mtskheta, à 15 kilomètres de Tbilissi, a gardé le souvenir de sainte Nino et des rois géorgiens. Après les catholicos, nous voici donc avec les métropolites...

Le pays est réputé pour son vin… Dago en a dégusté du fameux à Moscou l’année dernière… Et les effluves de ce nectar chatouillent encore son palais… La vigne, comme la religion, est ancienne en Géorgie. Très ancienne même, puisque c'est ici qu'elle serait née ! Elevés dans des jarres de terre cuite enfouies sous terre (kvevri), les vins géorgiens faisaient déjà les délices de la cour du shah de Perse au Ve siècle. A l'époque soviétique, les viticulteurs géorgiens produisaient en masse pour approvisionner toute l'URSS, avec la qualité que l'on imagine !!! Depuis une vingtaine d'années, les rouges et les blancs du pays sont montés en gamme. Mais il n’y a pas que le vin ici, il y a aussi le chacha, liqueur de raisin franchement "dégueulasse" pour certains, parfois potable pour d’autres… On va goûter, peut-être pas savourer…

La Géorgie aussi a une écriture unique au monde (საქართველო = Géorgie). L'alphabet géorgien fait partie du groupe des 14 alphabets originaux
qui ne se rattachent à aucun des autres groupes linguistiques (On « connait » déjà l’Arménien !). La langue officielle est le géorgien. Il comporte 33 lettres : 28 consonnes et 5 voyelles. Malgré l'originalité profonde du géorgien, on y retrouve des mots empruntés au turc, au persan, à l'arabe, au russe, et, pour le vocabulaire technique, à l'anglais. Le géorgien a la possibilité de grouper jusqu’à cinq, voire six consonnes consécutives sans voyelles (par exemple : Mtskheta le nom d'une ville ! Facile de demander sa route !!!)

En dépit de sa superficie relativement réduite, la petite Géorgie présente un relief étonnamment varié : alors qu’à l’ouest du pays s’étire la côte de la mer Noire, avec ses palmiers et ses eucalyptus, le massif principal de la chaîne du Caucase se caractérise par ses neiges éternelles et ses glaciers bordés d’épaisses forêts de hêtres. À l’Est du pays s’étendent des steppes arides et la Kakhétie, une région vinicole connue pour ses beaux paysages, son climat ensoleillé et la fertilité de son sol.
 

Alors on est pressé de découvrir !!!
Bonjour Géorgie ! გამარჯობა საქართველო

(C'est joli... Mais ce n’est pas de l’hébreu, on vous rassure ! on espère seulement trouver de bonnes âmes pour déchiffrer !!!)




Les potins de la commère :

Salomé Zourabichvili


Salomé Zourabichvili est née à Paris en 1952, de parents géorgiens ayant fui en 1921 le petit pays du Caucase qui est aussi celui de Staline, (né Joseph Djougachvili) en Géorgie. Environ 1 200 familles géorgiennes ont été accueillies par la France en 1921, fuyant les Bolcheviques, puis après 1924, lors d'une tentative de soulèvement contre Moscou, qui a établi une république soviétique.

Elles se sont établies en région parisienne et dans le bassin de Montbéliard, en quête de main d'oeuvre. Ces personnes sont devenues françaises dans leur grande majorité.
Malgré la distance, la famille de Salomé a toujours gardé un lien fort avec la vie et la culture géorgiennes. D'autant que son arrière-arrière-grand-père, Niko Nikoladze, était un célèbre écrivain libéral (1843-1928), membre d’un mouvement appelant à l’indépendance de la Géorgie par rapport à l’empire russe.

Son mari Janri Kashia, écrivain et journaliste décédé en 2012, était, lui, né en Géorgie. En 1982, sous l’ère soviétique, il a été contraint de quitter son pays en tant que dissident et de se réfugier en France. Après 2003, il deviendra présentateur d’une émission populaire à la télévision géorgienne.

Après des études à Sciences Po à Paris, Salomé Zourabichvili entame une carrière diplomatique, qui dure trente ans et la voit occuper des postes aux Nations unies à New York, à Washington et au Tchad.

La diplomate polyglotte - elle parle le français, l'anglais, l'italien, l'allemand, le russe et un géorgien à peine terni par son accent et quelques fautes de grammaire - voit son destin bouleversé en 2003. Nommée ambassadrice de France par Jacques Chirac, elle débarque en Géorgie en octobre 2003, un mois avant la Révolution des Roses qui renverse le président Edouard Chevardnadze, figure de la diplomatie soviétique.

Élu président en janvier 2004, Mikhaïl Saakachvili, à la recherche de cadres expérimentés pour intégrer son administration et moderniser le pays, fait de la Française sa ministre des Affaires étrangères. "Elle a eu une brillante carrière en France mais est restée géorgienne dans son cœur et une véritable patriote", déclare-t-il à l'époque. Elle est cependant rapidement accusée d’arrogance et d’impulsivité jusque dans les rangs de la majorité. Au bout d’un an, Salomé Zourabichvili est limogée, malgré des manifestations contre son départ, qui rassemblent plusieurs milliers de personnes dans les rues de Tbilissi. 

L’ancienne diplomate rejoint alors l’opposition, comme députée, et devient une des plus féroces critiques de Mikhaïl Saakachvili. En 2008, elle figure sur le ticket de l'opposition au côté du candidat à la présidence Levan Gachechiladzé : le tandem obtient 25 % au cours d'élections hautement contestées.

Privée d'élections législatives à cause d'une loi qui établit une durée minimale de résidence de dix ans, elle quitte la politique géorgienne en 2010. Elle devient alors coordinatrice du groupe d’experts qui assiste le comité des sanctions contre l’Iran du Conseil de sécurité de l’Onu, poste qu’elle occupera pendant cinq ans.

La Parisienne revient ensuite dans son pays d’origine après la chute de Saakachvili, parti faire de la politique... en Ukraine. Elle est élue députée lors des élections législatives de 2016, soutenue par le Rêve géorgien, le parti au pouvoir. Elle renonce ensuite à sa nationalité française pour pouvoir participer au scrutin présidentiel de 2018.

Sa candidature décolle lorsqu’elle reçoit le soutien du richissime ex-Premier ministre Bidzina Ivanichvili (2012-2013), soupçonné par beaucoup de continuer à tirer les ficelles du pouvoir malgré son retrait officiel de la politique en 2013. Elle remporte une élection controversée en 2018 et doit composer avec un parlement plutôt favorable à Vladimir Poutine, qui rend sa tâche malaisée.

Elle y déploie tout son art de diplomate, consciente que son attirance naturelle vers l'Europe ne doit pas se faire au détriment de la relation avec le grand frère russe. 

La Géorgie compte 3,7 millions d'habitants. Elle est connue pour être le berceau mondial de la vigne et son personnage le plus célèbre reste Joseph Staline.

Petit complément :
La communauté géorgienne en France est évaluée à 8 000 à 9 000 personnes, avec une forte présence en région parisienne et à Strasbourg. Beaucoup sont arrivés avec le statut de réfugiés après la période soviétique entre 1992 et 2010. 


Extraits du Dauphiné -Publié le 18/02/2019 


Émigration particulière : les Géorgiens, de nature costaude, amateurs de sports de combat (lutte) et de force, sont très prisés par les clubs de rugby pour occuper des postes en première et deuxième ligne. Le pionnier Michel Yachvili, dont les deux fils ont été internationaux, l'un en France (Dimitri), l'autre dans le pays de ses ancêtres, a fait les beaux jours de Brive. L'équipe géorgienne est qualifiée pour la Coupe du monde. En 2019 : Pas moins de 57 joueurs géorgiens sont présents à haut niveau dans le rugby français : 20 en Top 14 et 37 en Pro D2. Ce sont à 95% des piliers, des talonneurs, des deuxièmes ou troisièmes lignes, bref, des avants. Les plus célèbres d’entre eux étant le Toulonnais Mamuka Gorgodze et le Clermontois Davit Zirakashsvili. Comment l’expliquer ? La réponse est simple : des physiques de déménageur, une grande technique dans l’art du combat, une combativité exceptionnelle, une force et une mobilité impressionnante pour des avants. D’ailleurs, les All-Blacks se sont inspirés eux-mêmes de la mêlée de l’équipe nationale.

 



A suivre : 

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