Géorgie - SVANETIE - MESTIA ET USHGULI : Yéti ? Ou "yéti" pas ?



Vendredi soir 21 juin - Samedi 22 juin et Dimanche 23 juin 2019

La plaine continue pendant une trentaine de kilomètres, ensuite nous entamons la montée vers Mestia : 115 kms de virages le long d'un lac artificiel d'abord, puis nous sautons d'un versant à un autre entourés de sommets dépassant les 4000 m. Quel panorama !!! Les paysages sont merveilleux. Avec le ciel bleu, on voit même le Mont Elbrouz (situé dans le nord du Caucase, mais en Russie, le point culminant de cette chaîne de montagnes ; avec ses 5 642 mètres, il est le plus haut sommet de l'Europe !!! N'en déplaise au Mont-Blanc !!!) Pajero Io ! On a besoin de toi !!!




La Svanétie est une région de haute montagne dans le Nord-Ouest de la Géorgie. En autarcie neuf mois sur douze et cernée par les loups en hiver, elle est le fief d'un de ces peuples guerriers du Caucase, les Svanes,
féroces et chevaleresques. Des montagnards sourcilleux, jadis bardés de cartouchières, et qui réglaient il n'y a pas si longtemps encore leurs vendettas au sabre. Un peu la Corse quoi ! Majoritairement agriculteurs, les Svanes vivent au rythme des saisons, dans le décor majestueux des sommets du Caucase. Une partie des villages de cette région est coupée du reste du pays en hiver, ce qui a pour effet de renforcer le poids des traditions. Les Russes n'ont jamais investi la zone considérant ses habitants comme inintéressants. En fait, ces montagnards ont une réputation de mafieux. Et allons-nous rencontrer l'almasty, le yéti du Caucase, qui se cache dans ces montagnes ? Mais tenez-vous bien : l’abominable homme des neiges serait en réalité une femme ! (voir ci-dessous)

Il y a deux routes pour Mestia : une, goudronnée par Zugdidi (celle que nous suivons) ; l'autre, par Lentekhi qui conduit d'abord à USHGULI, une piste que même les plus acharnés nous ont déconseillée. Comme il y a des limites, même à la folie, on fera l’aller-retour par Zugdidi, en renonçant à la boucle. On n'a pas envie de finir sur un rocher, d'autant que dans le coin y'a des aigles qui tournoient et ils sont, d'après la mythologie, très friands de "foies humains"... 


La Svanétie est connue dans le monde entier pour ses tours de guet médiévales "koshki" à l'architecture unique, qui surgissent au-dessus des habitations et dominent les villages. 





 

Que font ces tours de 50 mètres au milieu d'alpages désolés ? Ce sont des maisons miradors, étirées en hauteur comme ces personnages de Giacometti qui voient loin. Bâties au Moyen Age et crénelées de meurtrières, chacune d'elles abrite une famille, avec son troupeau de chèvres ou de vaches. Ces tours ont en général trois ou cinq étages avec des murs dont l'épaisseur se réduit au fur et à mesure que la hauteur est plus grande, donnant à ces édifices une silhouette légèrement pyramidale. Les étages supérieurs ont une fonction exclusivement défensive, servant de plate-formes pour l'observation et le stockage, ainsi que l'envoi de projectiles. Elles ont des parapets et plusieurs mâchicoulis couronnés d'arcs. La plupart des tours datent du XIIe siècle. "Durant les invasions, les populations pouvaient s'y réfugier à l'étage avec leurs provisions et leurs animaux en remontant les échelles pour couper les accès". (Enfin ! On a du mal à s'imaginer les vaches montant aux échelles ! Mais ici on ne sait jamais !!!) Les tours ont résisté à travers les siècles aux invasions et aux conflits, mais aussi aux tremblements de terre et aux avalanches.




La Svanétie est aussi l'un des sites principaux où se déroule le mythe de Jason : c'est en effet sur ce versant sud du Grand Caucase (la Colchide) qu'Euripide situe la découverte de la Toison d'Or par les Argonautes. D'après ce mythe, Jason avec les héros de la Grèce antique vinrent en Colchide pour s'emparer de la Toison d'Or du roi colche, Eétes.

La toison d'or est vraisemblablement inspirée de la technique d'orpaillage que pratiquaient et pratiquent encore les Svanes, une population qui utilise, depuis toujours, une toison de moutons qu'ils placent dans les rivières. Par ce moyen, les paillettes d'or s'accrochent à la toison, lui donnant un aspect doré.

Donc, une terre extraordinaire et surréaliste avec des tours, de la neige, des sommets escarpés, du vin et des danses. La région entière est un site du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996. On comprend pourquoi nous avions tant envie de nous y rendre.

On découvre principalement deux villages :




MESTIA le plus "facile" d'accès. "Facile" est un grand mot ! C'est un point de chute pour les touristes ! Le terminus de la route carrossable ! Nous y restons 3 nuits... On a adoré !
  • Le village, le restaurant Laila, avec ses petits plats, avec ses musiciens-chanteurs (qui nous rappellent étrangement les polyphoniques corses) et ses danseurs. Remarquez le dernier engagé !!!












 USHGULI, un village ancestral, l'un des plus beaux sites de Géorgie, le plus haut village habité d'Europe (? si la Géorgie appartient à l"Europe...) Un site impossible, incroyable, photogénique à souhait, le fin fond de la Svanétie. Tout en haut d'une vallée perchée du Grand Caucase, avec le Shkhara et ses neiges éternelles en toile de fond, (encore qu'il boudait un peu en cachant son sommet) avec ses tours défensives, avec ses maisons traditionnelles aux toits de lauzes, avec sa magnifique église de Lamaria du 12e siècle...











 














Mais, car il y a un "mais", c'est pour y parvenir : 47 kilomètres d'une piste bosselée à souhait, encombrée de vaches qui regardent passer les trekkeurs et les touristes ! Et quand il y a eu un violent orage, probablement juste avant, c'est le bonheur !!! Et on vous rappelle qu'on a choisi la meilleure route !!! Mestia-Ushguli ou la route de la "mort… de rire" au pays de la vendetta. Un régal... un must.















Après toutes ces merveilles que Pajero Io nous fait découvrir sans rechigner, il mérite bien un traitement de faveur. Un petit repos pour que nous puissions découvrir à pied la montagne !

Alors... Dimanche nous attaquons une petite randonnée vers le glacier Chalaadi... C'est une jolie balade, d'abord dans une forêt, puis sur un sentier décoré de cailloux et de fleurs sauvages... Puis IL apparaît : N'imaginez pas le Perito Moreno ! Mais il est là et la vue est tout de même grandiose !




























Et comme les connections sont un peu lentes, c'est au café Seti, avec un petit verre de vin blanc (géorgien), que Maguy rédige son blog...


Enfin, des papillons blancs par milliers, des chevaux, un rapace... On arrête là !
















 Les potins de la commère

A la recherche du yéti, ou plus exactement de  l'Almasty par ici...

L’Almasty serait une créature humanoïde, avec une apparence proche de celle du mythique Yéti, vivant dans les chaines montagneuses du Caucase. Malgré de nombreux témoignages relatant la présence de ces êtres, aucun n’a pu faire l’objet d’observations scientifiques. Certains pensent que les Almastys (ou Kaptar) seraient des Hommes de Neandertal qui auraient survécu jusqu'à nos jours.

Selon les témoignages recueillis dans le Caucase, l’Almasty serait poilu sur tout le corps, sauf sur le visage. Il se déplacerait en groupe et les différents récits mentionnent des individus mâles, femelles et enfants.

Ces créatures figurent depuis de nombreux siècles dans les légendes locales. Dans les années 1850, dans les forêts du Mont Zaadan, en Géorgie, un groupe de chasseurs auraient aperçu une femme sauvage, qui ressemblait à une humaine et à un grand singe. Recouverte de poils roux, son corps était trapu. Elle fut capturée avec beaucoup de difficulté. Elle changea plusieurs fois de propriétaire avant de se retrouver au village de T’khina, à 78 km de Soukhoumi et 70 km de Zougdidi. C’est ici qu’on la surnomma Zana.

Zana était si agressive qu’elle passa 3 ans de sa vie dans une cage, sans qu’aucun langage ne puisse s’établir. Au fil du temps, elle devint moins hostile, et les habitants lui donnaient même des taches simples à effectuer comme porter des sacs de farine de 80kg, de l’eau, du bois ou moudre du grain.

Zana était résistante au froid mais supportait très mal la chaleur, on raconte qu’elle pouvait courir aussi vite qu’un cheval, nager dans des courants puissants et casser la coquille d’une noix à mains nues. Elle n’aimait pas porter de vêtements, mangeait tout ce qu’on lui donnait. Son apparence n’aurait pas changé au fil du temps, Zana n’aurait ni vieillie, ni perdue sa force. Elle serait morte vers 1890.

Elle a eu de nombreux enfants. Certaines sources citent plusieurs pères (des villageois malfaisants), alors que d'autres sources en citent un seul, Edgi Genaba, un des propriétaires de Zana. La paternité de ses enfants n'est donc pas claire, mais on parle toujours de pères "humains".

Lorsqu'elle accouchait seule d'un enfant, Zana prenait le nouveau-né et allait le baigner dans l'eau glacée. Elle semblait croire que l'enfant aurait la même résistance qu'elle au froid, mais ce n'était pas le cas, et le nouveau-né mourrait. Des villageois ont entrepris de sauver le reste de sa progéniture, et ils lui ont retiré les nouveaux-nés suivants dès la naissance. 

Quatre enfants de Zana ont ainsi été élevés par des familles du village et ont survécu jusqu'à l'âge adulte, soit deux garçons (Dzhanda et Khwit Sabekia, nés en 1878 et 1884), et deux filles (Kodzhanar et Gamasa Sabekia, nées en 1880 et 1882). Bien qu'ils aient eu la peau foncée et qu'ils étaient particulièrement forts, les enfants de Zana n'était pas très différents des autres villageois. Ils étaient tous d'une intelligence normale. Ils n'ont pas eu de problème pour apprendre à parler ou à s'intégrer à la société, et ils ont eu à leur tour une descendance. On dit que l'un de ses fils est devenu un pianiste accompli.

L’analyse ADN de Zana et de ses supposés descendants, aurait révélé qu’elle «proviendrait d’Afrique, mais n’appartiendrait à aucun groupe connu de l’espèce humaine». Le mystère a donc toujours de beaux jours (enneigés) devant lui.




A suivre :
Géorgie - BATOUMI : La Dolce Vita géorgienne !


Pratique : 10 GEL =3,28806

GH DATA -  Ushba St 26 - MESTIA - 3 nuits en chambre double Vue montagne - 210 GEL (PDéj non compris) - Surbooking sans doute, plus de chambre - La propriétaire nous a trouvé tout à côté la GH ORI BELI - Très bien

3 diners au total à Mestia :
Restau USHBA : 32,40 GEL
2 soirs à LAILA et 46 GEL à chaque fois. Restau très agréable (cuisine satisfaisante, animations : musique et danse)- Très bien. 

Café SETI (tout à côté de Laila) : 1 verre vin blanc mi-doux à 8 GEL - Un café qui propose le WIFI qui fonctionne bien !!! Difficile de se connecter à Mestia !

2 commentaires:

  1. Bien belles, vos montagnes. Moi, à votre place, j’aurais fait la boucle, car il n’y a rien à craindre des aigles : ce sont des prédateurs, pas des charognards… Mais s’ils sont plusieurs, alors ça doit être des vautours, et là, pour faire le ménage de viande avariée, y a pas mieux !
    Oh j’ai enfin appris ce qu’était la toison d’or.
    Votre petit restau, ça fait un peu truc à touristes (à 1ère vue), mais Ushguli, une merveille ! Et la route, vraiment sympa : inscrivez-vous vite pour « les routes de l’impossible » : ça commence à y ressembler.
    Ce coin-là, j’adoooore !

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  2. Miesta est le village touristique du coin... Mais la plupart des visiteurs viennent pour la Rando (3 jours en moyenne, mais davantage aussi)... De très beaux circuits sont proposés (On a pensé à vous !). Le restau est très sympa et Chanteurs-musiciens-danseurs sont plutôt bien !
    On vient de rencontrer un couple parti pour xxx temps, avec son camion aménagé. Ils avaient opté pour la boucle... Mais, gros orage, éboulement de terrain, bulldozer... Et la "route" est tellement étroite que le passage était impossible avec le ravin et le véhicule qui glissait, glissait vers le précipice... Ils ont réussi à faire 1/2 tour... et sont passés par notre itinéraire... Vu l'état de la "bonne route" on ne regrette pas trop !

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