Géorgie - BATOUMI : La Dolce Vita géorgienne !

Lundi soir 24 juin et mardi 25 juin 2019

Batoumi se trouve, en Adjarie, sur la côte de la mer Noire, avec la flore exotique des régions subtropicales. Les palmiers, les cyprès, les magnolias, les lauriers-roses, le bambou, le citron et les orangers, le thuya et le buis embaument ici à chaque pas. C'est aussi un important port pour toute la Géorgie.



Avec comme toile de fond des collines enveloppées de langues de brume, la capitale estivale de la Géorgie conserve une vraie élégance fin de siècle. Pour autant, elle a vu se multiplier, ces dernières années, nouveaux hôtels et attractions touristiques.

La ville s’est développée à la fin du XIXe siècle. C’était alors le terminus occidental de la ligne ferroviaire venant de Bakou qui fournissait un cinquième de la production mondiale de pétrole. Très vite, un oléoduc et une raffinerie furent construits par Ludwig Nobel, frère d’Alfred, l’inventeur suédois de la dynamite. Batoumi obtint le statut de port franc et devint la station balnéaire en vogue de la pointe méridionale de l’Empire russe. À l’époque soviétique, la frontière voisine avec la Turquie fut fermée, isolant la ville. Mais depuis, elle s’est réveillée et transformée en centre du négoce et du tourisme.


Car, en plus, roulette, blackjack, poker, machines à sous : à 150 mètres de la plage !!! Les habitués viennent de la Turquie toute proche, mais aussi de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan, de la Russie et du Moyen-Orient. Batoumi est parfois surnommé « le Las Vegas de la Géorgie », à raison. Il y a beaucoup, vraiment beaucoup de casinos dans cette ville. Et les casinos en question sont principalement remplis de Turcs, car les casinos sont interdits en Turquie, et la frontière turque se trouve seulement à 15 kilomètres.  

En 2004, l’une des premières décisions de l’administration post-Abachidzé fut de rendre Batoumi agréable à visiter – une réussite ! Les vieux édifices ont été rénovés et illuminés, de nouvelles et audacieuses constructions les ont rejoints. Aujourd’hui, flâner dans les parcs verdoyants et les petites rues du centre est un vrai plaisir.

Que ce soit les anciens Grecs ou les citoyens CCCP, tous ont donc pris ici des bains iodés et mangé du poisson. Aujourd’hui, ça continue avec les Nouveaux Russes, "novoritchis" ("nouvelle bourgeoisie russe post-soviétique", c'est parfois facile à  traduire le russe !). Pour les recevoir, le bâtiment qui, sans eux déjà, faisait preuve d’imagination, ne recule devant aucune audace : l’architecture canard "fait florès". Le visiteur s’enchante d’en découvrir les manifestations les plus originales au cours de ses promenades. A qui se distinguera le mieux dans le paysage urbain ! On est à Dubaï ???







Non ! Non ! Car il y a aussi et toujours ces splendides HLM soviétiques !!! 



Et bien sûr on se balade aussi dans la vieille ville qui a, pour une partie, environ 150 ans. On y rencontre des bâtiments à l'architecture géorgienne, turque, russe, anglaise, française et coloniale...  C'est d'ailleurs dans cette vieille ville que nous logeons...





Nous voilà au bord de la mer, et il faut dire que ça nous manquait un peu !!! Il y a une longue promenade de sept kilomètres qui longe la plage (une lointaine version de la promenade des Anglais)... La station balnéaire est très fréquentée. Le front de mer est très bien aménagé. On y fait son jogging, on se promène, on déguste une glace… Des pistes cyclables, des vélibs, des planches à voile, des immeubles Art Nouveau, des magasins !!!

La mer est belle, mais pour le sable  ??? Oublions la plage de sable fin et les cocotiers... Des galets ! Encore des galets ! Ouille ! Ouille ! Ouille ! C’est encore mieux au Petit Havre !!!










La tour emblématique de Batoumi est l’alphabetic tower. La construction remonte à 2010 seulement. C’est une tour de 130 mètres, un point de repère, car on la voit de loin. Tout autour de la tour, on peut voir les 33 lettres de l’alphabet géorgien.




Et la mosquée, avec aujourd'hui un mariage :








Une des fiertés de Batoumi est son jardin botanique situé au Cap Vert, s'il vous plait...  Le Jardin botanique de Batumi a été créé dans les années 1880 par les Russes pour acclimater des plantes subtropicales dans les régions méridionales de la Russie Impériale. On y trouvait notamment des cultures importantes de thé et de citrons. Le clou du spectacle est la magnifique vue plongeante du Cap Vert sur la Mer Noire et la côte. On a l’impression que la végétation mange véritablement le littoral. Comme on avait 7 km dans les jambes pour traverser (en zigzag) le parc, on a pris le retour pépère (et mémère !)















C'est également une ville où l'on mange bien !!!









Les potins de la commère :

 
Musulman ou Orthodoxe ?

Après plusieurs tentatives infructueuses, l’Empire ottoman finit par établir son contrôle sur l'Adjarie à la fin du XVIe siècle. Cette domination allait durer trois siècles. Le processus d'islamisation, d'abord assez lent, atteignit son apogée au XVIIe siècle. Le particularisme des Adjars était né, celui d'être des Géorgiens musulmans. Et… selon les documents officiels, en 1991, 75 % des Adjariens étaient musulmans. Pourtant, ils sont aujourd’hui à 75 % orthodoxes. Comment expliquer ces conversions massives ?


Le métropolite de Batoumi (la capitale de l’Adjarie), par ailleurs neveu d’Elie II, le patriarche de Géorgie, raconte qu’il a été nommé prêtre de la paroisse de Saint-Nicolas de Batoumi en 1986. À cette époque, il n’y avait qu’une seule église orthodoxe à Batoumi. Mais, depuis deux décennies, le pouvoir, les médias, les partis nationalistes ne cessent de répéter qu’un vrai Géorgien doit être avant tout orthodoxe. Cela suffit-il pour expliquer « le retour à la foi des ancêtres » des Adjares ? Il semble, selon l’archevêque Dimitri, principal acteur de baptêmes de masse, que les conversions forcées à l’islam chez les Adjars très attachés à leurs traditions religieuses, n’aient pas réussi à éradiquer totalement leur foi chrétienne, ce qui expliquerait probablement les conversions de masse. C'est une façon de voir !!! 


En fait, le recul de l’islam au profit de l’orthodoxie a commencé dans les années 1950. Le mouvement s’est accentué dès la dislocation de l’Union soviétique avec des conversions encouragées par le gouvernement géorgien qui a médiatisé des baptêmes collectifs dans les rivières. Les musulmans étaient encore 115 161 (31%) en 2002, dont 10% d’origine turque. L’islam reste assez vivace dans les montagnes adjares. Cette apostasie de masse en Dar al Islam (monde islamique) est unique. Si des conversions individuelles peuvent se produire, il n’y a pas d’exemple, à part les Adjares, d’un peuple musulman se convertissant. Le mystère demeure !!!


 


A suivre :
Géorgie - AKHALSIKHE : La ville natale de Charles ...

Pratique : 10 GEL =3,28806

GH GANTIADI - 19 Koutaisi St - BATOUMI - 2 nuits en chambre double : 200 GEL (PDéj non compris) - Une chambre extra : bonne literie, suffisamment d'espace, calme, AC, tout pour se faire le petit déj, 1 frigo, en plein centre... Seul handicap : un grand escalier,  très raide !

Café Adjare (tout près de l'hôtel) : 1 plat énorme excellent pour 84 GEL (avec le vin). Mais le reste nous a permis de manger 2 jours ! (donc pas de restau le 25 juin !)

Jardin botanique : entrée 30 GEL/ 2 - Petit train : 10 GEL/2


 

   

2 commentaires:

  1. Quelle coupure avec la Svanétie ! Des montagnes perdues, on revient à la civilisation et au bord de mer…
    Les bâtiments sont effectivement très beaux, les galets de la plage, bof, et très beau aussi le jardin botanique. Mais retour en petit train : est-ce qu’on ne se ramollirait pas ?

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  2. Nous avions fait 7 km pour aller jusqu'au bout... Pas énorme, mais la chaleur était torride. Alors on a privilégié le petit train... et un bain dans la Mer Noire !

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