Arménie - LE LAC SEVAN : « Ô temps, suspends ton vol ! "

Mercredi après-midi 5 juin 2019

Et nous arrivons sur les bords du Lac Sevan...



C’est au cœur d’une région montagneuse aride d’Arménie, à 2000 mètres d’altitude, que se trouve, comme un mirage, le lac Sevan aux eaux d’un bleu profond. Avec une longueur de 78 km, c'est le 2e plus grand lac d’eau douce d’altitude du monde, après le lac Titicaca en Amérique du Sud. Il est, pour vous donner une idée, deux fois et demi plus grand que le lac Léman. Une aubaine pour un pays sans accès à la mer !

Mais le lac est un miraculé. Avant l'intervention humaine, le lac avait une profondeur de 95 mètres, une superficie de 1 360 km² (5 % de la surface de l'Arménie) et un périmètre de 260 km.

Ce réservoir naturel d'eau a été abondamment utilisé à l'époque soviétique pour l'irrigation et la production d'énergie hydro-électrique. En 1910, un ingénieur soviétique fort inspiré 😇 (le même qui provoqua la catastrophe de la mer d’Aral !), décrète que l’eau du lac Sevan ne sert pas à grand-chose. Il propose de baisser le niveau de 45 m, pour les besoins de l’irrigation et de la production électrique. Staline reprend l’idée, mais pourquoi pas le baisser de 55 m !

Les ponctions étaient tellement importantes que son niveau a baissé d'une vingtaine de mètres, provoquant une catastrophe écologique. Vers 1970 il a été décidé de protéger et rationaliser l'utilisation des eaux. Un tunnel a été construit pour augmenter les flux. Fini en 1981, il a été détruit un an plus tard par un tremblement de terre. Depuis l'indépendance il a été reconstruit et fonctionne normalement. Cependant pas sans conséquences sur la situation hydraulique des régions qui sont ainsi privées d'eau ... Le 26 janvier 2010, le lac a atteint son plus haut niveau depuis 1965 selon la chaine nationale arménienne. La profondeur moyenne est de 26 m avec des maxima à 80 m.

La population originelle de poissons a diminué, certaines espèces ont même disparu. Auparavant, le lac Sevan recelait des espèces rares de poissons dont une truite, appelée « ischkhan » (le Prince, en arménien), qui était réputée pour sa chair si délicate. Sa pêche faisait vivre toute une partie des riverains mais sa raréfaction a entraîné une règlementation sévère de la pêche.

Restent sur le bord de la route des cabanes bleues qui furent (qui sont encore !) les stands de vente de poissons. Certains marchands se plantent simplement sur le bord de la route, et les deux index largement écartés au dessus de la tête indiquent ainsi qu'ils vendent des poissons... et leur taille !

Des écrevisses ont été amenées dans les parties riches en plantes diverses où elles se sont particulièrement plu et elles seraient maintenant abondantes. Et ça nous met l'eau à la bouche !!! 








Il y a ici la "presqu'île aux oiseaux", ce qui signifie que les oiseaux sont nombreux à vivre sur les rives : cygnes sauvages, tadornes de Belon, canard colvert, macreuses brunes, foulques macroules et goélands d'Arménie. Nombreux aussi sont les buissons : surtout des argousiers ! Tiens ! Tiens ! Que de ressemblances avec la Roche aux Oiseaux sur les bords du Trieux !!!



A côté de ses richesses naturelles, le lac offre aussi quelques pépites d'architecture traditionnelle. C'est le cas du monastère de Sevanank, situé sur la presqu'île aux oiseaux, d'où on peut voir les deux parties du lac. Le monastère est fondé en 874 par la princesse Mariam Bagratouni et à l'initiative du futur Catholicos Machtots, sur l'emplacement d'un monastère du IVe siècle détruit par les Arabes. Il est partiellement détruit dans les années 1930. Aujourd'hui, il n'en subsiste que deux églises, parties intégrantes du séminaire adjacent : l'Académie théologique Vazkenian. Ces deux églises dressent leurs silhouettes massives et pourtant finement décorées au milieu d'une verte prairie, sur les rives du lac très bleu, avec les montagnes en toile de fond. Merveilleux ! En raison de l'abaissement du niveau du lac à l'époque soviétique, il est désormais une péninsule. Sur la même péninsule, se trouvent notamment la résidence d'été du président de l'Arménie, une maison d'hôtes de l'Union des écrivains arméniens et de l'Académie théologique Vazkenian. Sevanank est l'un des rares monastères qui soit encore "actif." Mais un tel monde qu'on a abrégé la visite !









A suivre :



2 commentaires:

  1. Bon sang, vous avez toujours de ces trucs appétissants dans vos assiettes !

    RépondreSupprimer
  2. Ben oui ! on mange bien en Arménie et c'est toujours bien présenté...

    RépondreSupprimer