Arménie - GARNI : Les aventuriers de l'Arche perdue (ou... perdus)

 Mardi après-midi 11 juin 2019

Pourquoi nous avons regretté d'avoir décliné l'invitation des mariés ???

Vers Garni :
  1. Maps.me fidèle jusqu'à présent prend un coup de chaud et nous conduit au milieu d'un champ sur des chemins pas possible...
  2. On crève. Tiens ! Nous aussi ! Et Dago est crevé de conduire...
  3. Il pleut, ce qui n'incite pas à poursuivre jusqu'à Gueghard, un très beau monastère paraît-il ! (Toutefois, pour cette raison, Dago craint le dicton : "1 de raté, 10 de retrouvés!")
On a réussi à atteindre Garni...
L’un des plus vieux sites d’Arménie est le temple de Garni, l’unique exemplaire de temple gréco-romain à colonnes encore visible dans le pays. Cet édifice païen en pierre de basalte a été érigé pour le dieu Soleil Mithra et surnommé «le Temple du Soleil ». Il a été construit dans la deuxième moitié du 1er siècle après Jésus Christ (en l’an 77 exactement), par le roi arménien Tiridate 1er.

On se trouve sur un petit plateau situé sur une colline entourée de montagnes, le site est particulièrement beau et enchanteur.











Ce qui subsiste de la forteresse date du IVe siècle av. J.-C., époque où Alexandre le Grand envahit la Perse et où la culture arménienne commença à subir une influence hellénistique, mais la forteresse fut aussi dévastée par les Romains.


Après la conversion des Arméniens au Christianisme (au début du IVe siècle), il fut transformé en résidence d’été royale. 

En ruine à cause d’un terrible séisme en 1679, il est reconstruit à partir des années 1970 avec un grand nombre des pierres d’origine restées sur place après le tremblement de terre. Le temple est construit dans une pierre volcanique, le basalte. Au-dessus du stylobate (un piédestal supportant une colonnade) s’élèvent les murs du naos (la pièce la plus importante) et les quelque 24 colonnes du portique. De larges gradins précèdent l’entrée principale du temple de Garni.

A Garni, la nature n'est pas en reste. Les concrétions naturelles observables dans la Gorge de Garni sont réellement impressionnantes : parfaitement droites et régulières, elles forment des tuyaux aux couleurs changeantes qui leur valent le nom d'orchestre symphonique minéralD’anciennes et imposantes coulées de lave se sont débitées, en se solidifiant, en prismes hexagonaux verticaux, comme de gigantesques tuyaux d’orgues !


Et un petit texte qui nous permet de comprendre pourquoi Garni est doté d'un temple gréco-romain !






Les potins de la commère :

Tiridate 1er
Roi d’Arménie ayant régné de manière discontinue entre 53 et 72
couronné par Néron...

Vononès II, roi des Parthes, eut au moins 3 fils d'une concubine grecque, dont Vologèse 1er qui lui succède. En 52, Vologèse 1er envahit  l’Arménie, prenant Artaxata et proclamant roi son frère cadet Tiridate.

Cette action viole le traité conclu entre l’empereur romain Auguste et le roi parthe Phraatès IV, qui attribuait aux Romains le droit de désigner et de couronner les rois d’Arménie. Vologèse considère pour sa part que le trône d’Arménie était jadis la propriété de ses ancêtres, et qu’il est maintenant occupé par un usurpateur, Rhadamiste (qui a tué son oncle, le roi Mithridate).

Mais une épidémie hivernale et une insurrection menée par son fils Vardanès l’obligent à retirer ses troupes d’Arménie, permettant à Rhadamiste de revenir et de punir les locaux en tant que traîtres ;  ces derniers se révoltent et le remplacent par Tiridate au début de l’année 55.

Mécontent de l’influence croissante des Parthes aux portes de l’empire, Néron envoie le général Gnaeus Domitius Corbulo à la tête d’une grande armée avec pour mission de restaurer les rois clients romains. Au printemps 58, Corbulo pénètre en Arménie à partir de la Cappadoce et avance en direction d’Artaxata, en même temps que Pharsman 1er (père de Rhadamiste) attaque par le nord et qu’Antiochos IV de Commagène en fait de même par le sud-ouest.

Avec l’aide de son frère, Tiridate envoie des colonnes rapides harceler les Romains. Corbulo réplique en usant de la même tactique et en envoyant des Moschoi piller les régions périphériques arméniennes. Tiridate s’enfuit de sa capitale, que Corbulo détruit par le feu. Pendant l’été, Corbulo commence à se rapprocher de Tigranocerte  (la ville fondée par Tigrane II le Grand) via le Taron, où plusieurs de ces commandants trouvent la mort dans une embuscade. La cité lui ouvre toutefois ses portes, à l’exception d’une des citadelles, détruite durant l’assaut qui s’ensuit. À ce moment, la majorité des Arméniens a cessé de résister et accepté le prince candidat de Rome. 

Néron offre la couronne au dernier descendant des rois de Cappadoce, descendant direct de Hérode (là ! on connaît : c'est celui qui ordonna la mise à mort de tous les enfants mâles de Bethléem âgés de moins de deux ans !). C'est le petit-fils de Glaphyra et d’Alexandre de Judée (fils de Hérode, mis à mort par son tendre père), qui adopte le nom arménien de Tigrane VI. Néron est publiquement acclamé pour cette première victoire et Corbulo est désigné gouverneur de Syrie en récompense.

Vologèse est furieux qu’un étranger occupe le trône arménien, mais hésite à restaurer son frère alors qu’il est engagé dans un conflit avec des Hyrcaniens en révolte. En 61, Tigrane VI envahit le nord de l’Adiabène. Son roi Monobaze II, théoriquement vassal de l’Arménie, mais en fait indépendant, demande le concours des Parthes pour se venger. Vologèse considère cet acte comme une agression romaine et lance une campagne visant à restaurer Tiridate sur le trône arménien. Il rassemble ses forces et marche sur l’Arménie.

En ayant été informé, Corbulo envoie 2 légions prêter main forte à Tigrane VI. Il adresse également un message à Néron, l’enjoignant d’envoyer un second commandant pour défendre l’Arménie, considérant que la Syrie est à présent tout autant en danger. Corbulo dispose le reste des légions sur les rives de l’Euphrate et arme des troupes irrégulières dans les provinces adjacentes. La région étant peu alimentée en eau, il érige des forts sur les sources et comble les ruisselets avec du sable.

Monesès, officier de Vologèse, marche sur Tigranocerte mais ne parvient pas à briser les défenses de la cité, ses troupes n’étant pas équipées pour un long siège. Corbulo pense alors tenter sa chance, il envoie un centurion du nom de Casperius au camp de Vologèse à Nisibe, à 60 km de Tigranocerte, avec pour mission de demander la levée du siège. En raison d’une récente tempête de sauterelles et du manque de fourrage de ses chevaux, Vologèse accepte mais exige l’Arménie afin qu’une paix durable soit instaurée. Plus précisément, il demande que les troupes romaines et parthes soient retirées, que Tigrane soit détrôné et que Tiridate soit reconnu roi. Rome décline l’offre et envoie Lucius Caesennius Paetus, gouverneur de Cappadoce, placer l’Arménie sous administration romaine … Paetus se révèle toutefois piètre commandant et essuie une défaite humiliante en 62, avec la perte des légions Fulminata et Scythica.

La direction des troupes revient alors à Corbulo, qui fait entrer l’année suivante une forte armée en Mélitène et par-delà en Arménie, éliminant tous les gouverneurs régionaux soupçonnés d’être pro-parthes. Corbulo et Tiridate se rencontrent enfin à Rhandéia et commencent des pourparlers de paix. À son arrivée au camp romain, Tiridate retire son diadème royal et le dépose sur le sol, à proximité d’une statue de Néron, acceptant de ne le reprendre que de la main de l’empereur à Rome, à la demande même des Romains. Tiridate est reconnu roi vassal d’Arménie, une garnison romaine s’installe de manière permanente dans le pays, en Sophène, et Artaxata doit être reconstruite. Corbulo charge son beau-fils  d’accompagner Tiridate à Rome et de témoigner de sa propre fidélité envers Néron.

Néron accueille Tiridate à Neapolis (Naples) en octobre, lui envoyant un char officiel pour les derniers kilomètres.

En 66, en vertu d’un accord entre Romains et Parthes au sujet de l’Arménie, Tiridate, frère du roi parthe Vologèse 1er, est couronné roi d’Arménie à Rome par Néron. Ses successeurs seront des princes parthes, mais leur accession au trône devra recevoir l’assentiment de Rome, faisant d’eux des vassaux à la fois des Romains et des Parthes. L'Empereur ordonne la tenue de jeux en l'honneur de son hôte, qui démontre ses talents d'archer. Après un voyage de 9 mois, où il fut accompagné de sa famille et d'une représentation de la noblesse arménienne, escorté par 3000 soldats, Tiridate Ier rejoint sa capitale. 

Lorsqu’il repart pour l’Arménie, Tiridate emmène avec lui un grand nombre d’architectes et d’artisans pour la reconstruction d’Artaxata, qu’il renomme Neronia en l’honneur de l’empereur, il embellit également la résidence royale de Garni de colonnades et de riches monuments ainsi que d’un nouveau temple. En quelque sorte, il a fait sienne la devise de Néron : " Artem quaevis terra alit " ( Chaque terre nourrit l'art ).

Le commerce croît, permettant à l’Arménie de sécuriser son indépendance par rapport à Rome. Celle-ci considère l’Arménie comme un allié fidèle, même après la mort de Néron et durant le règne de Vespasien en Orient.

Cette période de paix s’achèvera cependant cinquante ans plus tard, lorsque l’empereur Trajan envahit l’Arménie, en 114.

À la fin de son règne, Tiridate doit néanmoins faire face à une nouvelle menace. En 72, les Alains, des cavaliers nomades d’origine scythe, font une incursion en Médie Atropatène et dans divers districts de l’Arménie septentrionale. Tiridate et son autre  frère Pacorus, roi de Médie Atropatène, leur font face au cours de plusieurs batailles. Durant l’une d’elles, Tiridate est presque capturé, échappant de peu au lasso qui l’encercle. Les Alains se retirent avec un butin conséquent.

La date exacte de la fin du règne de Tiridate n’est pas connue. Sa succession est incertaine, mais quelques sources de l’Antiquité tardive lui donnent pour successeur un certain Sanatrocès. Il est par contre établi qu’un parent de Tiridate, Axidarès, règne sur l’Arménie en 110.

ljallamion - L’histoire pour le plaisir



Et puis, sur la route de retour vers Erevan :  juste devant la route, il y a l'Arc(he) de Tcharents (à partir duquel s'ouvre une vue "imprenable" (quand il fait beau) sur la vallée d'Ararat avec le mont Ararat montant en flèche sur l'horizon. 




C'est vachement beau !!!!


A suivre :


1 commentaire:

  1. Tout ne peut pas aller à merveille tous les jours…
    Mais là, c’est encore très beau, même sous la pluie. Et moi, ça me donne envie d’aller crapahuter par là-bas.

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