Géorgie - KAZBEGI : La Route militaire et SNO-bisme !!!


Lundi 17 juin et mardi matin 18 juin 2019

Notre projet était d'emprunter la route par Akhmeta et Tianeti... Mais erreur de la copilote qui a indiqué seulement Tianeti sur le GPS (maps.me) et nous sommes passés par une très bonne et très jolie route via le Gombori pass magnifique, mais itinéraire plus long. 




Nous longeons le réservoir de Sioni avant de filer sur Tianéti et Ananouri.




Sur la Route Militaire : Il faut savoir "marcher au pas", car, parfois, voire souvent, le trajet peut être ralenti par des « imprévus » : vaches, moutons, cochons, couvées, ou... funérailles, ou... camions ou... déluge de boue et de pierre !!! Quant à "marcher droit" ! Hum ! Hum ! Pas vraiment ! Nous nous dirigeons vers les hauts sommets du Caucase. La route grimpe vraiment et comporte de nombreux, nombreux lacets. Alors courage Pajero Io !





Nous atteignons la « route militaire » à Ananouri. On appelle ainsi la route qui conduit à Vladikavkaz (« la porte du Caucase »), capitale de l’Ossétie du Nord, en Russie. Ce n’est qu’en 1803 que la construction fut entreprise par les ingénieurs russes. Cela restait une route difficile d’autant que les Russes n’arrivaient pas à mater les montagnards plutôt remuants. La route a été tracée et organisée en relais pour pouvoir laisser passer l’armée russe : d’où le nom de « Route Militaire ».

Mais la route dite « militaire » n’a pas attendu l’arrivée des Russes pour devenir un axe de communication essentiel. Les Grecs, les Romains et les Arabes s’y étaient engouffrés. Déjà au Moyen Âge elle était un lien vital entre la Transcaucasie et les plaines russes plus au nord. Et Ananouri était dans une position stratégique. Cela donna un pouvoir considérable aux princes locaux, les eristavs (ducs, marquis, petite noblesse de chez nous !). Très puissants, ils étaient prêts à tout pour conserver leur place privilégiée. Avec les risques sue cela comporte... Aucun ne serait mort de sa belle mort ! La forteresse féodale date des XVIe et XVIIe siècles. C’est finalement une jacquerie qui fit tomber les "eristavs" d’Ananouri (des "gilets jaunes" en somme !). En 1743, le roi Teimouraz II en profita pour s’emparer du territoire !

























Aujourd'hui, elle surplombe le barrage de Jinvali qui alimente en eau la capitale. À l'intérieur des deux belles églises, des épaisses murailles sont conservées. Le lac de Jinvali est un lac artificiel, source importante d’électricité dans le pays. Et il constitue un paysage majestueux avec la forteresse ...

Ensuite, on dépasse Goudaouri, une station de ski géorgienne en vogue… mais sans charme, surtout quand nous tombent dessus des seaux d'eau et qu'en un rien de temps la route est dévastée par la boue et les pierres qui dévalent !  Maguy a dû faire face aux éléments naturels qu'elle voulait immortaliser et à un élément matériel: sa carte pleine. Le changement a été fatal comme on le croyait... jusqu'en septembre !!!








Et on commence l’ascension du col de la Croix ou Col de Javari. Il doit son nom à la croix en pierre rouge de 500 mètres érigée ici par le Général russe Yermolov en 1824 pour remplacer la croix originale placée par le roi géorgien David le Constructeur. C’est le point culminant du trajet à 2379 m. On a l’impression d’être au bout du monde. 

Une plate-forme soviétique couverte de bas-reliefs et de fresques, un grand mur d’une laideur exquise, offre cependant de superbes vues. Le virage de la Croix a été rendu célèbre par Alexandre Dumas notamment. 






Ben non ! Il n'est pas assis au sommet !

Nous traversons ensuite la Passe de Darial (1447m) ; cette immense faille naturelle dans un massif montagneux a été baptisée “Les portes de la Géorgie”. La route qui emprunte une corniche étroite est dominée par des rochers qui forment un véritable mur à pic de 1000m de hauteur.
Dans la descente, on passe près d’une source ferrugineuse qui forme un curieux relief orangé. En effet, les eaux fortement minéralisées ont dissous du calcaire lors de leur parcours souterrain et forment d'impressionnants travertins. Puis, on débouche sur une profonde vallée avec le village de Kobi (village ossète) et Kanobi (village géorgien). Puis l’église de Sioni se détache. 

Et on atteint la place centrale de Kazbegi, dont le nom actuel est Stépansminda (Saint-Etienne).

C’est surtout le site superbe qui attire avec :

Le Glacier du Kazbeg (5047 m). C'est le second sommet de Géorgie. Si le temps est dégagé, il est ici dans toute sa splendeur. Et pourtant ! Prométhée puni par Zeus pour avoir désobéi, y a passé de sales moments...

L’Eglise Tsminda Saméba de Guerguéti (l’Eglise de la Sainte-Trinité). Elle a un emplacement inoubliable. C’est en quelque sorte le blason du pays. Perchée sur son promontoire, avec en toile de fond le Kazbek, dominant fièrement Stépantsminda, elle est vraiment photogénique, même le soir, dans les nuages  !!! C’est l’attraction de la région ! Aussi vaut-elle le déplacement le lendemain matin sous un ciel plus clément !



Et voici son histoire :
Au 14e siècle, le roi Georges V le Brillant estimait que le pays n’était pas suffisamment unifié et que les habitants de certaines provinces reculées avaient des mœurs bizarres. Il demanda donc au patriarche de re-évangéliser certaines régions, comme la haute vallée de l’Aragvi. Ainsi fut construite cette église comme lieu de culte et de pèlerinage !


 




















La route continue vers le nord, à Vladikavkaz, capitale de l’Ossétie du Nord, en Russie. La frontière est à 15 km mais il faut un visa pour la franchir… Ce n'est pas dans notre projet !

Le Caucase ressemble à une forteresse inaccessible.

Et pourtant on va s'enfoncer dans la profonde vallée de Sno, vallée formidable connue pour son authenticité.  Et nous continuons le long de la rivière Tergui vers le village de Juta ou Djouta (2165m). Les aiguilles rocheuses surplombent des villages de pierre gardés de hautes tours. Petites scènes bucoliques du Grand Caucase. Grande majesté d'un petit pays…













Et un mythe géorgien !!!



Les potins de la commère :

Prométhée

Prométhée personnage de la mythologie grecque, fils d'Ouranos (ou Japet) et de Gaïa (ou Clymène) est mis au nombre des Titans. Prométhée signifie « le prévoyant». Son nom s’oppose à celui d’un de ses frères, Épiméthée, « l’imprévoyant », surnommé aussi « le maladroit ». Prométhée est donc celui qui réfléchit avant tandis qu’Épiméthée est celui qui réfléchit trop tard. Zeus ayant privé les hommes de l'usage du feu, il ravit le feu céleste au soleil et le rendit aux hommes. Zeus, pour lui tendre un piège et pour empêcher les hommes de devenir les rivaux des dieux, créa Pandore et l'envoya à Prométhée, munie de la boîte fatale qui renfermait tous les maux ; celui-ci, soupçonnant le piège, ne voulut pas la recevoir; mais épithémée, , son frère, moins prudent, l'accueillit et, ouvrant la boîte, laissa échapper la nuée des maux sur l'univers. En punition de l'audace qu'il avait eue de rivaliser avec les dieux, Zeus le fait enchaîner au sommet de l’Elbrouz, dans le Caucase. Chaque jour, un aigle dévore son foie, qui se régénère le lendemain.
Les habitants de la région du Caucase prétendirent longtemps qu'on voyait dans leurs montagnes les os d'un géant brisé par la colère divine, et on lit dans Philostrate qu'ils faisaient une rude guerre aux aigles, pour venger Prométhée. 

Mythes grec et caucasien, légende géorgienne, et une permanence : en toile de fond un énigmatique « Mont Caucase » qui n’existe sur aucune carte, de quoi laisser courir toutes les imaginations…. Alors ? Le Mont Caucase est géorgien ! Ne serait-ce pas le Mont Kazbeg ? Inutile donc de s’enfoncer en Svanétie où le foie du titan aurait peut-être souffert davantage des supra que d’un aigle aux ordres de Zeus. D’ailleurs, la Svanétie a déjà Jason et la Toison d'Or, il faut savoir partager un peu non !!! S’il fallait encore, après cela, convaincre les sceptiques, ajoutons que l’endroit a une beauté naturelle évidente.  On construit un monastère, et ça y est, on a en sortant, le paysage parfait, réjouissant autant les amateurs de nature que de culture. Pour le mythe prométhéen, il fallait au moins ça !




 
A suivre :


Géorgie - MTSKHETA : 2e capitale chrétienne de l’histoire !


Pratique : 10 GEL =3,28806

GH KETINO SUJASHVILI - Qvermo Gergeto St 22 - KAZBEGI - 1 chambre double pour 1 nuit : 60 GEL (PDéj non compris) - Surbooking ou pas ??? En tous les cas nous n'avons pas dormi à l'adresse indiquée, mais dans un autre hébergement avec une chambre minuscule...

TRAJET DE TELAVI A KASBEGI : notre projet était d'emprunter la route par Akhmeta et Tianeti... Mais erreur de la copilote qui a indiqué seulement Tianeti sur le GPS (maps.me) et nous sommes passés par une très bonne et très jolie route via le Gombori pass magnifique, mais itinéraire plus long. De plus dans la très belle montée vers Kazbegi un violent orage nous a retardés...

CAFE 5047m - Petit repas moyen : 73 GEL. On était fatigué !



1 commentaire:

  1. Absolument grandioses, ces paysages, même si le temps n’a pas l’air très radieux. Et c’est une idée, ou il fait un peu frais (l’altitude ?). Ces superbes montagnes me donnent vraiment envie d’aller trotter, mais quelque chose me dit que ça ne doit pas être de tout repos… Et la route cabossée, franchement pas pour mon dos !

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